Casser la voix

Publié le par Ludo

Si à la base le principe demeure identique, à savoir un chanteur, un micro et un écran où sont surlignées en rythme les paroles, le karaoké au Japon diffère de ce que l’on a l’habitude de voir en Europe. La plupart du temps, on ne crève pas de honte devant la totalité des clients de l’établissement mais juste devant quelques personnes. Les karaoké box se composent donc de pièces privées de différentes tailles que vous pouvez louer pour une heure ou plus en compagnie d’amis ou de collègues. Suivant l’endroit, vous devez payer en plus pour vos consommations ou un en-cas. Dix minutes avant la fin du temps imparti, un coup de fil retentit pour vous informer du temps restant et vous demandant si vous désirez continuer.

Le choix des chansons s’effectue après avoir décortiqué de copieux catalogues où figurent tous les genres, y compris de l’enka, des chansons en anglais, en coréen et généralement deux en français : « la Vie en rose » et « les Feuilles mortes ». On entre ensuite le code de la musique choisie au moyen d’une télécommande et on attend son tour. Les machines peuvent ainsi enregistrer une dizaine de commandes. Au-delà de ce seuil, il est nécessaire d’attendre qu’une piste soit terminée.

Les karaokés connaissent leurs habitués. Naoko avait l’habitude d’y aller toutes les semaines pendant ses années au lycée. Les tarifs pratiqués ne font que rarement mal au portefeuille. J’y ai moi-même passé beaucoup de temps et je reste un grand fan de cette distraction.

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Mon record reste à coup sûr cette séance mémorable dans le quartier de Shibuya à Tokyo en 2004 qui incriminait entre autres Howard, MP et moi-même. Après avoir bien bu après une izakaya, nous décidâmes de poursuivre par une nijikai 二次回, deuxième partie de soirée, et d’aller donc nous égosiller dans un karaoké. Les prix avaient l’air très attractifs : 1000 yens pour une heure avec boissons à volonté. Nous nous époumonâmes comme des vendeurs à la criée qui se seraient cognés le petit orteil dans un pied de lit pendant, accrochez-vous, cinq heures ! Il était trois heures du matin quand nous décidâmes que nous avions tout chanté. Nous passâmes à la caisse et il apparut que l’opération « boissons à volonté » n’était valable que pour la première heure. Nous payâmes en pleurant 9000 yens par personnes ! Vu l’heure avancée, plus aucun transport n’était disponible. Nous rejoignîmes donc à pied le domicile de MP après deux heures de marche, pour tomber pile au lever du soleil…

Publié dans Ougl

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