De l'importance de l'étiquette

Publié le par Ludo

Bien que l’on retrouve ce type de comportement ailleurs, il semblerait que les Japonais entretiennent un peu plus que les autres cette manie curieuse qui consiste à laisser des autocollants sur un objet. Je m’explique. Quand vous faites l’acquisition d’une chaîne hi-fi, une armada d’étiquettes ultra-voyantes et très kitch la recouvre : du genre « super bass boost » en rouge tape à l’œil sur fond jaune fluo et bordure argentée ainsi que tous les opercules chargés de protéger les surfaces transparentes ou les écrans. Des dizaines d’années plus tard, vous constaterez que la poussière les a un peu dénaturé en couleur et que leur bordure légèrement décollée a capturé quelques poils douteux. Je me suis toujours demandé comment on pouvait laisser ainsi la chose en plan. Rien n’égale à mon sens l’intense plaisir procuré par le lent glissage du plastique qui se décolle pour révéler une surface rutilante et vierge de toute impureté… J’ai souvent fait ce rêve alors que mon balcon servait de guanoland à de vils rats-volants.

 

Certaines personnes y semblent totalement indifférentes. Elles n’éprouvent ainsi aucun ridicule à sortir leur caméscope antédiluvien arborant un gros macaron « design de l’année 1988 » ou un PC portable frappé d’un fier « Pentium 2 ».

 

 
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Non seulement beaucoup de Japonais ne touchent pas aux étiquettes mais en plus ils en rajoutent partout ! En prenant un peu de recul, je dirais même qu’un grand nombre éprouve un plaisir sadique à rajouter quelque chose de collant sur tout ce qui bouge (et ne bouge pas évidemment). Combien de fois ai-je loué l’ingéniosité des emballages nippons qui proposent toujours une ouverture facile. Combien de fois ai-je aussi pesté contre ces bouts de scotchs aux endroits les plus inattendus qui vous sabotent tout (sur les gros emballages en particulier). Il doit y avoir un type au service du conditionnement qui se dit à chaque fois : c’est trop facile à ouvrir ça, je vais saloper le truc avec de la bande adhésive.

Publié dans Cas sociaux

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