T'as d'belles amygdales, tu sais ?

Publié le par Ludo

Chaque hiver, je prends toutes les précautions nécessaires pour résister aux vils assauts viraux des autochtones. Croyez moi cela tient tout du combat puisque je vis quotidiennement dans les environnements les plus hostiles en la matière : le métro et l’école.

 

Si certains sujets grippaux font preuve de civilité et de respect d’autrui en portant un masque, nombreux restent ceux qui pourrissent la vie de leur entourage en toussant ou en éternuant sans jamais se couvrir la bouche de leur main. Ce comportement m’exaspère plus que tout. Plusieurs fois par jour, je dois passer par un cérémonial fastidieux dès que je sens que ma voix se rapproche dangereusement de celle d’un mélange de Darth Vader et de Bruce Springsteen. Etant donnée la température qui règne dans les locaux, je porte quatre épaisseurs de vêtements, plus ma veste en cuir en cours, auxquels je rajoute, si cela ne suffit pas, une kairo カイロ(une compresse chauffante que je colle dans le dos). Après chaque classe, j’effectue gargarismes et lavages des mains. Quand je sens qu’un greffier s’est emparé de mon larynx, j’utilise des bonbons pour la gorge dont le nom se termine par « icks », apparus en fin d’année dernière au Japon, les seuls à se montrer réellement efficaces.

 

 
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Contrairement à beaucoup de Japonais, je me mouche. Vous n’avez pas idée du nombre de renifleurs que l’on peut entendre en une journée. Dans les transports en commun, des spécialistes n’éprouvent aucune gène à faire remonter leur liquide nasal toutes les trois secondes, comme si un sadique empêchait la dernière goutte de tomber d’un robinet en le fermant légèrement pour le rouvrir ensuite. Sur mon lieu de travail une dizaine de tuberculeux en puissance vous gratifient d’une douche salivaire de leurs glaires les plus profondes, quand ce ne sont pas vos paroles qui sont ponctués de « snifs » provenant des quatre coins de la classe. Malgré tout le mal que je me donne, il demeure extrêmement difficile d’échapper chaque année à la contagion. Ce fut la grippe l’année dernière attrapée par un sagouin dans le shinkansen et une sinusite il y a deux semaines, sans doute causée par les toux successives de l’infirmière de l’école assise en face de moi. Oui, même ce genre de personne ne pense pas qu’il serait bon de mettre sa main devant sa bouche ou d’utiliser un masque. Ajoutez à cela les barbares qui crachent un peu partout dans la rue (comme en France remarquez).

 

Les Japonais considèrent comme mal poli de se moucher en public et je les soupçonne de ne pas se moucher plus que ça en privé.

 

Si les femmes cachent souvent leur bouche pendant qu’elles mangent, les hommes ne ressentent aucun scrupule à vous dévoiler leur glotte et le bœuf à moitié mâché autour. Il n’est pas rare de voir des grains de riz voler pendant des éclats de rire. On se passerait volontiers du spectacle offert de surcroît par une dentition souvent post-apocalyptique où des aliments à plusieurs stades de décomposition se côtoient entre un chicot noir et une prothèse dont on se demande si la couleur vient du métal ou d’un manque d’hygiène.

 

Rien d’étonnant donc à ce que la dextre reste au repos quand son propriétaire vaporise ses germes ou baille… Cette détestable habitude semble frapper surtout la gente masculine, décidément pleine de charme.

Publié dans Ougl

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