Dix raisons pour lesquelles nous quittons le Japon

Publié le par Ludo & Naoko

Voir les épisodes précédents.

 

Nous vous l’avions annoncé la semaine dernière, nous avons décidé de déménager en France en avril. Comme promis, voici donc les raisons.

 

Notre travail

Après trois ans pour Naoko et sept ans et demi pour moi-même dans l’enseignement, nous avons envie de tourner la page. Il y eut de bons moments mais malheureusement ces derniers furent trop rares et nous garderons avant tout en mémoire toutes les heures de stress, de frustration et de colère. Certaines personnes possèdent peut-être des prédispositions pour devenir des profs passionnés mais ce n’est pas notre cas.

 

Le bruit

Nous vivons 24 heures sur 24 dans le bruit : les trains, les travaux, les voix enregistrées un peu partout, les annonces en boucle dans les magasins, la musique à fond devant les pachinko, les camions de l’extrême droite, les pubs où 90% des slogans sont hurlés par des groupes de personnes bien synchronisées, les classes d’élèves dissipés etc. Nous saturons vraiment.

 

Une reconversion difficile

En dehors de notre branche, difficile de trouver un autre emploi. Certes nous aurions plus de chance à Tokyo mais cela impliquerait un déménagement coûteux et un loyer pharaonique. Quitte à rester au Japon, Naoko préfére vivre proche de sa famille.

 

Un avenir inquiétant

Le secteur de l’enseignement pour les étrangers et comme je vous l’avais appris il y a deux ans traverse une crise qui pousse toutes les sociétés à diminuer le salaire de leurs employés pour devenir plus compétitives que leurs concurrents vis-à-vis des rectorats ou des entreprises locales. Les contrats durent en général un an mais la certitude d’être renouvelés fait vraiment partie du passé. Ajoutez à cela l’absence totale de retraites et vous comprendrez pourquoi j’ai l’intime conviction qu’il s’agit d’une façon de nous dire d’aller voir ailleurs. Naoko de son côté, toucherait une retraite mais quelque chose de dérisoire, bien inférieure à ce que l’on perçoit en France. De plus, avec le scandale de la perte d’un nombre faramineux de dossiers de pensions il y a un peu moins de trois ans, il est devenu difficile de faire confiance au système.

 

Le niveau de confort

Nous ne nous estimons pas du tout pauvres mais quand on voit à quel point nous manquons de sommeil, combien de yens sont nécessaires pour faire le moindre voyage intéressant ou pour déguster de bonnes choses chez soi, il est clair que nous vivrions mieux en France.


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Un environnement gris et moche

Marre du béton, des fils électriques en pagaille, des rivières polluées et de l’urbanisme sauvage. Nous voulons de la verdure, pas forcément de la forêt mais au moins quelques arbres sur les trottoirs et un paysage urbain qui ne nous donne pas envie de nous pendre.

 

Le prix de certains produits

A l’exception de certains articles électroniques (et encore ce n’est plus vraiment le cas), des journaux et de quelques autres produits bien précis, il faut dépenser une fortune pour les transports en commun, pour les boissons (alcoolisées ou non), pour la viande, le poisson, les fruits (à part les mandarines, les bananes et les kakis), les glaces etc. Et je ne vous parle pas des produits importés vitaux : fromage, vin et biscuits.

 

L’utilisation en dépit du bon sens de l’argent des contribuables

C’est devenu une règle. Les hommes politiques nippons, où qu’ils se trouvent dans la hiérarchie se moquent éperdument des contribuables. En plus d’être incompétents, ils passent leur temps à s’amuser à vos dépens en détournant votre argent à leur avantage  ou en le jetant par les fenêtres. Les premiers ministres ne finissent jamais leur mandat et se montrent plus infects que leur prédécesseur. Au niveau départemental, c’est pareil : on refait les trottoirs tous les ans, on détourne vos impôts pour son bon plaisir et on s’étonne que les caisses soient dans le rouge… Si la France n’est pas exempte d’affaires louches, et si les dépenses publiques atteignent des niveaux record, on se paie beaucoup moins ouvertement votre gueule.

 

L’hiver

Je hais l’hiver japonais. Il fait froid aussi bien à l’intérieur des maisons qu’à l’extérieur, la faute à une isolation déplorable. Les gens s’enrhument donc facilement et comme de nombreux imbéciles refusent de mettre un masque ou simplement de se couvrir la bouche quand ils toussent, ils en font profiter tout le monde. Et à l’école, on continue d’ouvrir grand les fenêtres à chaque intercours…

 

L’été

Je hais encore plus l’été japonais. Il fait chaud et humide aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, la faute à une isolation déplorable. L’humidité vous fait transpirer en permanence, les douches font du bien pendant seulement cinq minutes et tout aliment laissé hors du frigo pourrit à vue d’œil.

 

A suivre

Publié dans Ougl

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